« Nous sommes ce que nous lisons. Nos pensées sont structurées en fonction des informations et des connaissances que nous acquérons, notamment par la lecture. Pour l’installation Délivrance,
j’ai accumulé chronologiquement toute la presse que nous avons lue au cours de l’année écoulée. Nous savons que les métaphores concernant notre mémoire ont fréquemment évoqué des couches :
parler de la mémoire de la terre en géologie ou de la mémoire de l’humanité en anthropologie implique nécessairement une allusion à la configuration stratifiée des événements temporels.
Un train traverse un paysage fait de journaux qui racontent les événements présents et passés à Lomme et dans le monde. Le voyageur voit des nouvelles, des événements et des personnages qui façonnent la réalité de ce moment. La politique et les conflits humains sont des instants brefs qui définissent notre paysage quotidien, restant dans notre mémoire comme une couche de plus dans l’histoire sans fin.
Un projecteur connecté à une caméra installée sur le train affiche en temps réel sur un écran ce que la caméra capture. Le changement d’échelle transforme le paysage en quelque chose de réel, un voyage à travers Lomme et les villes européennes. Chacun voit la réalité à travers ses propres obsessions. La subjectivité définit notre relation au monde dans cette archéologie de nos visions intérieures. »
Avec le CRP / Centre régional de la photographie Hauts-de-France
↑ © Mateo Maté